Cömme vous avez pu le cönstater, difficile de rédiger tous les articles prévus durant ces fêtes de fin d'année...
Je me rattrape donc avec les 15 derniers albums dont je n'avais pas encore parlé et qui nous mèneront à l'émouvante première place de cette année 2013.
Löv // Elmö
1.
THE CHILD OF LOV // THE CHILD OF LOV
Voilà.
On l’a notre album préféré de l’année 2013.
Et je ne vous cache pas qu’on l’a depuis un bail déjà.
Mais que cette place est triste.
Martijn Teerlinck, d’origine
néerlandaise et plus connu sous le nom de The Child Of Lov, est décédé le 10
Décembre dernier à l’âge de 26 ans, des suites de complications d’une opération
cardiaque.
Alors, bien sûr, cette première
place est amère tant cet artiste nous promettait déjà monts et merveilles à
l’écoute de son premier album.
Mais quel album ! sans doute
l’un des albums les plus enthousiasmants que l’on aura écouté ces dernières
années.
Un disque plein de soul (l’homme
ne jurait écouter que D’Angelo dans son Ipod et on le croit dure comme fer), de
groove (la basse de Thundercat, la présence de Damon Albarn sur quelques
productions, le featuring de MF Doom), bref, la carte postale sonore idéale
brassant sans complexe Hip Hop, Soul, Funk, électro dans une une fête païenne
charnelle et dansante à mort.
C’est clair, cet « enfant de
l’amour » nous en aura donné cette année.
Que c’est triste parfois les
podiums.
2.
THUNDERCAT // APOCALYPSE
A la trentaine à peine passée, le bassiste Stephen Brunner aka
Thundercat a dejà joué avec tout le monde : à 16 ans pour Wayne Shorter en
tournée au Japon, Suicidal Tendencies (accompagné de son frère aux fûts),
Erykah Badu, Wiz Khalifa, Earl Sweatshirt, Flying Lotus et d'autres, le musicien de Los
Angeles dont le père n’est autre que Ronal Bruner Sr, batteur pour les
Temptations, Gladys Knight ou Diana Ross, aura eu une année 2013 chargée.
Entre ces diverses collaborations et la sortie de son deuxième
album chez Brainfeeder (distribué chez nous par Ninja Tune), le
« chaton » aura avalé du « Miles ».
Et c’est mérité.
« Apocalypse » , son deuxième album donc, est une œuvre
gargantuesque mais maîtrisée de bout en bout. Produit à quatre mains avec son
alter Ego Flying Lotus pour qui il joue la basse et chante depuis l’album
Cosmogramma, le disque est une synthèse savante de popélectrofunksoulprogrock
onirique, souvent complexe et difficile à aborder mais terriblement addictive.
On pense parfois à un Sun Ra du nouveau millénaire ou un Marvin Gaye sous trip.
Bref, Thunder ! Thunder ! Thundercat !!!
En parlant de trip, ci-dessous le clip spatial de
« Tenfold », bon voyage !
3.
JAI PAUL //MIXTAPE
Jai Paul est un mystère.
Après avoir été encensé par la presse spécialisée suite à ces deux
singles sortis entre 2009 et 2011 sur XL recordings, le Britannique met au
rebus son nouvel album à venir, sous couvert de fuites anticipées sur la toile.
Donc, pas d’album officiel à l’horizon.
Que nenni, on ne se lasse pas d’écouter cette mixtape gratuite sortie
d’on ne sait où, portée par 16 compositions sans titres qui feraient pâlir
d’envie Justin Timberlake et Franck Ocean réunis.
Un r’n’b low fi, totalement lunaire qui met sans dessus dessous et qui
donne une envie furieuse de bouger son booty au fin fond d’un club moite de
Camden.
Tuerie.
Ci-dessous (pas de vidéos encore pour le Monsieur), le morceau
« Jasmine » qui a affolé la toile en 2011.
4.
BABX // DRONES PERSONNELS
Depuis quelques années, j’avoue que la chanson française ne me
passionne plus vraiment. Exceptions faites de quelques artistes toujours constants
dans leur artisanat (Mathieu Boogaerts, Claire Diterzi, Albin De La Simone,
Féloche...), elle tourne sur elle-même, courant toujours après l’héritage de la
chanson à texte franco française qui sent la naphtaline.
Et voilà que sort du bois quelques « Drones Personnels » d’un
certain David Babin alias BabX dont j’avoue avoir déjà beaucoup aimé l’album
précédent, « Cristal Ballroom », le disque me faisant indéniablement
penser à Bashung.
C’est sans commune mesure avec la déflagration que procure l’écoute de
ce nouvel album, absolument parfait de bout en bout : Production, textes
(magnifiques), interprétations, compositions : On a le sentiment d’écouter
un album véritablement en apesanteur dont chaque pièce est un film en soi
(Despote Paranoïa, J’attends les E.T…)
Une vraie réussite.
Ci-dessous le clip de la chanson très Gainsbourienne « Naomi
Aime »
5.
JAMES BLAKE // OVERGROWN
A seulement 26 ans et déjà deux albums, James Blake a d’ores et déjà
marqué au fer rouge la musique Britannique.
Entre post-dubstep et soul glaciale, le petit gars originaire
du district Londonien de Lewisham, est désormais considéré comme l’un des
musiciens les plus talentueux de cette nouvelle génération d’artistes faisant
fi des cadres et chapelles de l’industrie
musicale.
Après son superbe premier essai éponyme, il revient enfoncer le clou
avec « Overgrown » et pousse encore plus loin son univers mélodique
et sonore.
Un vrai écrin de mélancolie, ponctué d’infrabasses à faire sauter les
vitres et articulé autour de cette voix vaporeuse, merveilleuse reconnaissable
désormais entre toutes.
Longue vie James.
Ci-dessous le clip de « Overgrown » qui ouvre le disque et
qui centre bien le débat.
6.
JAGWAR MA // HOWLIN’
Après PVT, retour en Australie avec le duo Jagwar Ma.
Mettez Death In Vegas, Pink Floyd, Happy Mondays et les Beach Boys dans
un shaker et vous obtiendrez la recette parfaite d’ "Howlin’"
premier album des petits gars de Sydney. Euphorique, mélodique,
psychédélique : fantastique.
Ci-dessous le clip de leur tube « Come and Save Me »
7.
DEXTER // THE TRIP
Après un disque qui rendait hommage à sa discothèque Jazz, le jeune
producteur de Hip Hop Allemand signé sur Melting Pot Music, revient avec son
deuxième essai « The Trip », rendant hommage à la musique
psychédélique des années 60/70.
Un disque atypique et très réussi qui convoque les esprits de Dilla et
des Byrds en une seule et même orgie.
Ci-dessous le clip de « Pictures »
8.
ROMARE // LOVE SONGS PT.1 EP
Ci-dessous, le clip du formidable « I Wanna Go »
9.
OWINY SIGOMA BAND // POWERPUNCH
Peut-être le disque le plus entêtant de l’année 2013.
Composé de 4 musiciens Londoniens et deux musiciens Kenyans, l’Owiny
Sigoma Band est une machine à danser. Portées par le Nyatiti (une lyre
Kenyanne), les morceaux du sextet enivrent et font remuer le booty. Petit
conseil, écoutez ce disque au casque.
Ci-dessous le clip de « Lucas Maloore »
10.
TIGRAN HAMASYAN // SHADOW THEATER
Tout simplement le plus grand pianiste de sa génération (il n’a que 26
ans) et sans doute des prochaines années.
Je l’avais découvert sur ces efforts solo notamment « A
Fable » et « Illusion », mais c’est une vrai choc à l’écoute de
« Shadow Theater » : Beaucoup plus pop et orchestré (Une section
rythmique et des voix de sirènes
l’accompagnant), ce disque est un petit chef-d’œuvre rempli de trouvailles
mélodiques et sonores à l’écoute chaque fois différente.
Ci-dessous le superbe clip de « Road Song »
11.
MATTHEW E. WHITE // BIG INNER – OUTER FACE
Imaginez Droopy qui produirait des disques de Soul Music….
Et ben voilà, vous avez un petit aperçu (esthétique) du grand colosse
de Virginie, Matthew E. White.
Pourtant, sa musique ne s’endort pas sur ses lauriers tant elle
bouillonne de douceur, de lyrisme et de soleil.
Ecouter Matthew E. White devrait être remboursé par la sécu.
Ci-dessous le clip de « Will You Love Me »
12.DRAKE // NOTHING WAS THE SAME
Ce troisième album de notre ami Canadien est un petit bijou de Hip Hop
en 16/9 avec la production et le budget qui vont avec : grandiloquent mais
étrangement très éthéré et contemplatif, « Nothing was the same »
s’écoute et se déguste comme un bon « Blood Sugar Sex Magic », c’est
à dire, dans l’ordre, sans interruption comme un bon bouquin ou un bon film.
Rien que ce détail fait de ce disque, un grand disque.
Ci-dessous le clip de l’un des morceaux que j’ai le plus écouté cette
année : « Started From The Bottom »
13.GESAFFELSTEIN // ALEPH
Pas besoin d’en faire des tonnes sur Gesaffelstein.
La nouvelle coqueluche de l’électro made in France, adoubé par Kanye
West himself (la prod de Black Skinhead est en grande partie, de son fait), ne
déçoit pas avec son premier essai « Aleph », sans doute l’album le
plus puissant et sombre de cette année 2013.
Ci-dessous le fabuleux clip de « Pursuit », premier single
extrait de l’album.
14.GOLDIE LOOKIN CHAIN // KINGS OF CAERLEON
Il y a toutes les années, des disques sur lesquels on tombe
complétement par hasard et qui nous foutent une bonne giflasse. C’est le cas de
ce septet Hip Hop originaire de Newport au Pays de Galles.
Rien de nouveau pourtant à l’écoute de « Kings Of Caerleon »,
mais une énergie extraordinaire, de l’humour à revendre (regarder leurs vidéos)
et un son de Hip Hop Blanc qui fait indubitablement penser aux Beastie Boys
époque Ill Communication.
Une fantastique sucrerie.
Ci-dessous le clip de « At The Drive Thru »
15.
PVT // HOMOSAPIEN
Après la claque « Church with no magic », leur formidable
album précédent, le trio Australien enfonce encore un peu plus le clou sur
« Homosapien » avec un électro-rock moite et tendu en permanence empruntant
aussi bien au Noise qu’au Krautrock. Indispensable pour ceux qui aiment danser
les pieds dans le Titane, les yeux vers les étoiles.